mardi 23 juin 2015

4ème édition du Trail de Sancerre

Pour ma seconde participation à un Trail, j'avais choisi celui de Sancerre dont c'était la 4ème édition. Sancerre, renommé pour son vin, est un petit village niché sur un piton entouré de vignes.

Au programme, la fillette de 15 km 550 + ou bien la magnum 35 km 1100 +. J'ai bien sûr choisi la course la plus courte, car celle-ci s'annonce difficile aux dires de ceux qui y ont déjà participé.

Le midi, je déjeune chez Anne et Fernando. J'arrive, accompagné par Anne, au parking des caves de la Mignonne en contrebas du village Trail. Pour rejoindre le village et retirer les dossards, il a fallu grimper une première côte, environ 600 m avec un petit dénivelé de 70 m. Et bien sur il a fallu la redescendre et la remonter afin d'aller déposer le petit sac contenant maillot et autres goodies.

Au retour, je retrouve Anne en compagnie d'Inès, qui participe à la fillette également, et son mari Lionel. Je croise également Lucie, Jean-Marie, bref beaucoup de badistes finalement au départ de ce trail.

Une demi heure avant le départ, on se place avec Anne et Inès dans le sas de départ. Petit à petit le sas se remplit, on est bousculé par les gens, qui étaient devant et qui décident de se mettre à l'arrière ou ceux qui font le contraire, ou encore ceux qui cherchent leurs amis. Entassé comme des sardines, nos GPS perdent pendant un moment leurs  satellites et ont toutes les peines à les retrouver. Quelques photos et encouragements prodigués par Lionel derrière les barrières et l'heure du saut dans l'inconnu arrive.

Départ ... La foule se met lentement en mouvement, rapidement je lâche les filles, le parcours commençant tout de suite par une remontée dans les rues de Sancerre, avant de descendre, à pic (?), vers les vignes ... Dès l'arrivée dans les vignes, la pente étant raide, tout le monde ralentit et on est précédés par un nuage de poussière.

Puis virage à droite pour commencer à remonter vers une portion montante ou chacun essaie de se placer et de prendre de la distance. Difficile de garder un rythme régulier, c'est le yoyo entre les concurrents. On arrive ensuite sur une portion fraichement débroussaillée où les racines coupées dépassent parfois. Rien de mieux pour se casser la figure et nombreux en feront l'expérience.

Aux environs du 2ème km, une sensation de vomi dans la gorge, mon repas venait de remonter. Je décide de fermer la bouche, serrer les dents et ravaler. Je commence à me dire que la course va être longue. Vers le 3ème km, on débouche entre les vignes et on remonte pour longer la route de Bourges où nous attend le premier ravitaillement en eau au 4ème km. Déjà entamé, je décide de m'arrêter pour boire un verre d'eau et m'humidifier la nuque.

Au 6ème km après une descente assez glissante, on débouche dans une sorte de no man's land, au sol blanc caillouteux un peu comme une carrière, avant d'entamer une côte impressionnante où la plupart des participants se mettent à marcher. De mon côté, j'ai essayé de courir sur une petite portion mais j'ai du me résoudre également à marcher, j'en ai donc profité pour prendre quelques photos.

Arrivé en haut, je me suis remis difficilement à courir pour atteindre le prochain ravitaillement à un peu plus de 7 km, où j'ai pris quelques pruneaux et un verre d'eau.
Les ravitaillements ont été à chaque fois de véritables coups de boost avec les encouragements des bénévoles grâce aux prénoms sur les dossards.

La suite du parcours c'est un long passage dans les sous-bois, un véritable gymkhana à monter et descendre, glisser, sauter les troncs en travers de la piste, éviter ceux qui doublent, ou ceux qui vous coupent la trajectoire avec un petit signe de la main pour doubler ... Avec la fatigue les pieds traînaient plus par terre et j'ai encore failli me prendre une belle gamelle. De nombreux passages se sont faits en marchant surtout les montées et à ce moment là, je ne sentais plus la force de relancer sur certains passages plus ou moins plats. Le 9ème km a été terrible. Arrivé au point culminant de l'épreuve, après le 10ème km le prochain ravitaillement nous tend les bras. Je prends un verre d'eau et m'asperge encore la nuque.

La descente s'effectue rapidement et on sort des sous-bois, de son ambiance étouffante, pour filer de nouveau à travers les vignes.

Vers le 12ème km, on entame la remontée vers Sancerre, mais avant un dernier ravitaillement nous attend dans une cour de ferme où un brumisateur géant est chargé de nous rafraichir. Je prends encore un verre d'eau et des abricots secs que je mâche lentement en repartant en trottinant.

Et puis c'est le mur et la terrible montée vers les remparts de Sancerre, tout le monde marche en file indienne dans un nuage de poussière, je n'ai qu'une envie c'est que ça s'arrête et qu'on retrouve du plat. On bifurque sur la droite pour rattraper une partie toujours montante en bitume, enfin.

Là en pleine relance, j'entends Lionel m'encourager "allez on court, allez c'est bien Christophe" ou un truc du genre, plus trop lucide, focalisé sur ma course ...  On enchaine ensuite avec des escaliers et un passage à  travers un bar ou un restaurant, je n'ai même pas fait attention.

On continue de monter pour déboucher dans les jardins de la Tour des fiefs, point le plus haut de Sancerre, où j'ai commencé à reprendre un rythme plus soutenu. Mais je sentais les crampes aux mollets monter et du coup je n'osais plus trop forcer. Dans ces jardins, un gars qui courait à côté de moi, demandait de l'eau aux coureurs comme s'il était à l'agonie. Moi plus lucide du tout, je buvais ma gourde devant lui, comme si de rien était.

A partir du 14ème km, je commence à me sentir mieux la fin du calvaire arrivant, on redescend vers le village Trail et l'arrivée. On enchaine les changements de direction dans les petites ruelles de Sancerre, et à un moment on passe même à travers une cave, surréaliste à ce moment là de la course. Je reprends petit à petit de la vitesse pour finir en sprintant vers la ligne d'arrivée à plus de 15 km/h ...

Sur la ligne on me remet un bracelet et puis on me demande si je vais bien. Je réponds que oui et me dirige vers le ravitaillement liquide. Les crampes aux mollets, que je sentais venir, m'ont rattrapé, une horreur ... Vu le timing serré imposé par le spectacle de danse de l'une de mes filles, je n'ai même pas pu attendre Anne et Inès et les encourager sur l'arrivée.

Au village j'ai retrouvé quelques têtes de badistes connues et le temps d'échanger quelques impressions, j'ai essayé tant bien que mal de retourner à la voiture 600 m plus bas ... les crampes ne m'ont pas lâchées et j'ai même été obligé de m'arrêter en plein passage piéton ... terrible ...

Le chrono, du coup, est presque anecdotique en 1h47min30s, 689ème sur 1315 participants, une moyenne de 8,3 km/h. Heureux de l'avoir terminé, mais déçu par le chrono, et le nombre de portions où je me suis senti obligé de marcher.

L'enseignement le important, si je veux renouveler l'expérience, il va falloir que j'apprenne à grimper mais surtout redescendre, car là mes mollets ne l'ont pas supporté. Rendez-vous le 18 juin 2016 pour la prochaine édition pour faire mieux, enfin j'espère. En tout cas, je me souviendrais longtemps de ce trail.

Maintenant récupération jusqu'au 4 juillet pour le Bourges Urban Trail, qui devrait être une promenade de santé en comparaison avec le Trail de Sancerre ... il n'est pas plat le Berry ...

2 commentaires:

  1. hum, ben moi aussi je ricane dans ma barbiche à la lecture de ce billet et je sais donc désormais que si un jour je te croise sur une épreuve je n'aurais pas intérêt à mourir de soif ce jour là ahaha!!!
    Au plaisir de te lire à nouveau...
    bonne course pour samedi, go,go,go!!!

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