Attention ceci est un avertissement, ce compte rendu de course est long, très long, encore une fois je crois je n'ai pas retenu mes mots ... bon courage à tous ceux qui iront jusqu'au bout ... bonne chance il est surement bourré de fautes et d'omissions, mais il est sans doute le reflet de la lucidité que je peux avoir tout au long d'une course : à géométrie variable ...
Lors de la 1ère édition de ce Trail Urbain à "domicile", j'avais réalisé un bon chrono sur les 8 km de l'Avaricum (42:16) en appréciant la course au coeur des ruelles pavées de la ville de Bourges.
Pour cette 2ème édition du Bourges Urban Trail, j'ai décidé de m'inscrire sur l'épreuve de la Jacques Coeur, soit 19 km, en prévision de la prépa marathon pour augmenter progressivement mon kilométrage.
Pas de soucis d'inscription cette fois ci, le retrait des dossards s'est effectué de façon tranquille avec un petit lot d'accueil comprenant un t-shirt (pour les premiers inscrits, une casquette pour les suivants), un mignonnette de sirop Monin, une barre de céréales, de la pub et surtout le dossard, bleu pour l'Avaricum et rouge pour la Jacques Coeur.
Pour cette édition, je suis accompagné d'un groupe d'amis, Jean-Loup, Patrick et de ma femme Stéphanie qui participe à sa première course à pied. Tous sont inscrits sur l'Avaricum.
Nous retournons sur le village vers 19h, où je rencontre quelques badistes et un groupe d'anciens collègues de travail, Arnaud, Cédric et Johanny. Puis petit échauffement tranquille de quelques minutes, histoire de dire, dans les jardins de l'archevêché où sera jugée l'arrivée.
Je croise également Bruno et sa femme, on échange quelques mots et on se souhaite bonne course.
19h45 on se place dans le sas de départ, le speaker nous fait lever les bras et applaudir plusieurs fois ... le maire va donner le départ ... le speaker lui demande de ne pas viser l'arche de départ avec le pistolet ... le coup de feu retentit, c'est parti, la meute de coureurs s'élance ...
Départ tranquille avec Arnaud, on part sur l'idée de courir entre 9,5 km/h et 10,5 km/h dans l'optique de notre marathon : au départ il faut réguler mais jusqu'au 9ème km tout ira bien en discutant.
Mais dès le début, je ne me sens pas tout à fait à l'aise, une envie pressante m'accapare l'esprit. J'essaye de me convaincre que ça passera peut être, même si avec le camelbak et le besoin d'hydratation régulier, l'arrêt sera inévitable.
A l'inverse de l'Avaricum, nous partons vers le sud de Bourges et son golf municipal. Nous longeons la place Séraucourt où la foire est installée. Le 1er kilomètre nous sert à atteindre notre petite vitesse de croisière autour des 10 km/h, ce que nous ferons en débouchant dans le petit jardin derrière le Lycée Pierre Emile Martin.
Le début parcours est assez plat ou en léger faux plat montant, tout va bien et la vitesse moyenne est toujours autour de 10 km/h. A partir du 2ème km jusqu'au 5ème km, on alterne descente et montée pour atteindre la rue de la Rottée. La circulation n'est pas bloquée et nous devons slalomer entre les voitures avant d'arriver sains et saufs aux terrains de foot près du golf.
Ma vessie aura tenu finalement à peine 5 km et le premier ravitaillement sera l'occasion de la soulager dans le petit bois juste à côté, imité par Arnaud qui n'était pas mieux.
Soulagés, nous sommes repartis sourire au lèvres, amusé par ce petit épisode finalement bien contrôlé. Le tour du golf municipal sera également bien négocié, avec photo à l'entrée et à la sortie prises par Kevin le fils de Cédric.
7ème kilomètre, nous papotons toujours prépa marathon, matériel, nutrition, l'allure est stable. Puis arrive la première côte un peu plus raide juste avant le 8ème km. Trop content d'en avoir sous le pied, nous avons surement accéléré et forcé un peu trop. Résultat ma cuisse gauche s'est rappelée à mon bon souvenir, une tension, cette petite alerte m'a surement permis de terminer la course sans bobo.
Dans la descente, j'ai donc indiqué à Arnaud, que je n'allais plus accélérer ou forcer dans les prochaines côtes.
Juste avant le 9ème km, nous bifurquons pour gravir un escalier en pierre dont certaines marches ont disparu, puis on enchaine sur un petit gymkhana sous les arbres.
Petit à petit, nous découvrons des endroits et des chemins que nous ne connaissions pas dans Bourges. La suite c'est une montée caillouteuse vers le 10ème km où je dépasserais, Pascal, un collègue de boulot en difficulté. Ca a l'air dur pour lui, il marche, je l'encourage.
Dès le départ on s'est fait beaucoup doubler vu l'allure que nous avions choisi de suivre, mais plus les kilomètres passent, plus nous rattrapons et doublons des coureurs et coureuses partis trop vite.
A la mi-course, nous passons le 2ème ravitaillement et nous descendons vers l'Auron. J'en profite pour ingurgiter un gel goût coca, histoire de tester en vue du marathon. Difficile de dire s'il m'apportera quelque chose sur la course. Nous allons longeons à distance l'Auron, enfin jusqu'à ce que l'on entende les bénévoles nous dire de ralentir à l'approche du pont du boulevard de l'industrie.
Surprise du parcours, arrivés au pont il faut descendre dans l'Auron pour passer sur l'autre rive et continuer la course. Pour descendre dans l'eau, il faut sauter, il n'a pas de marches et je manque de me ramasser. Les consignes : "Ralentissez, laissez vous tomber, eh oui l'eau est froide c'est Trail !!!".
Avec de l'eau froide jusqu'à la culotte, je suis saisi, j'avance en essayant de ne pas me tordre les chevilles dans les cailloux au fond. La remontée se fait à l'aide d'une corde à la force des bras, la berge est grasse et glissante. Une main vient m'aider pour terminer l'ascension des derniers mètres.
Il me faudra du temps de reprendre ses esprits et de relancer la machine. Les sensations sont terribles après ce court passage dans l'eau ... j'ai l'impression de courir avec des parpaings, dur de lever les pieds.
Grrrrr ... mes Adidas toutes neuves ... Baptisées ...
A peine repartis, un nouvel obstacle survient plus rigolo, celui-ci ... de nouveau un passage humide mais sur des plots en béton de taille et largeur différente ... séquence équilibre !!!
Autant vous dire qu'après ces ralentissements, la moyenne en a pris un coup au 12ème km et la remontée au niveau de la médiathèque, le long du musée d'histoire naturelle et du palais des expos annonce le retour en centre-ville sur le parcours de l'Avaricum et le début des vraies difficultés.
D'ailleurs elles débutent par une montée de marches, où de nombreux spectateurs sont là nous encourager avant d'arriver sur la rampe Marceau. Nous entrons dans le centre-ville et bientôt les premiers pavés apparaissent. Lorsque nous tournons sur la gauche pour longer l'église Saint Pierre, nous rattrapons définitivement le circuit de l'Avaricum.
Je profite de mon expérience de l'édition passée pour donner quelques indications à Arnaud, comme passer sur les trottoirs plutôt que les pavés lorsque c'est possible, c'est moins traumatisant.
Au 13ème km, on tourne sur la gauche pour longer la halle aux blés et emprunter les petits escaliers pour y rentrer. A la sortie de la halle au blés, deux coureurs devant se font accompagner par une femme sortant de la Cantine Berrichonne, qui a eu une subite envie de courir mais qui avait surtout l'air bien "chargée".
Le temps de sourire un peu et nous nous engagons dans la rue Mably, une bonne petite côte que nous allons grimper à bonne allure à plus de 10,5 km/h. Jusqu'au 14ème km, Arnaud et moi, avons sans le vouloir accéléré et nous nous sentons bien, peut être le plaisir de se retrouver en ville avec plus de personnes dans les rues pour nous encourager.
Le côté sympa de courir en club, c'est le maillot du club qui est connu et les encouragements qui vont avec : "Allez l'
ASAB !!!". Ca redonne le sourire et vous booste. En tout cas Arnaud qui courait avec moi était jaloux ...
Rue Gambon je croise mon beau-frère Denis à la circulation, qui m'encourage, je plaisante avec lui en lui demandant si il ne s'était pas encore fait frapper par des gens que cette course importune dans Bourges.
La suite c'est la première modification du parcours par rapport à l'édition précédente. Au lieu d'un passage entre les bâtiments du centre commercial Avaricum, les organisateurs nous ont gratifié d'une montée d'escaliers, genre la verticale, à l'intérieur d'un des bâtiments pour déboucher sur les toits terrasses. Pas de le temps de prendre une photo et de profiter 2 secondes de la vue du centre historique de Bourges, nous redescendons les escaliers. Difficile de maintenir l'allure dans ces conditions malgré les relances à bout de bras à l'aide des rampes.
Avant d'entrer dans les jardins des prés Fichaux au 15ème km, nous passons devant un bénévole chargé de faire la circulation et de jeunes automobilistes, un peu énervés, le ton avait l'air de monter.
Nous passons devant l'avant dernier ravitaillement pour sortir des jardins et filer vers les escaliers pour descendre vers le centre Nautique. Je suis en terrain connu, je cours souvent dans le coin, ce n'est pas loin de chez moi, mais pas question d'accélérer et d'en profiter. Je dois rester sérieux et maintenir ma vitesse.
Les marais près de chez moi ne sont pas loin et au 16ème km nous arrivons au moulin de la Voiselle et son petit pont recouvert de moquette comme l'année dernière. De l'autre côté du pont, un barbecue est organisé et les odeurs sont délicieuses. Difficile de ne pas se demander pourquoi on est en train de courir alors que l'on pourrait être en train de faire la même chose ... Mais bon on a choisi ... On file dans les marais le long de la Voiselle, le terrain est un peu plus souple voir gras par endroits.
Le 2ème et dernier pont passé, nous tombons sur le dernier ravitaillement, je ne m'arrête pas comme sur les autres ravitaillements. En fait le seul où je me suis arrêté, c'était le premier et c'était pour une pause pipi.
La sortie des marais se termine par une petite côte bien raide où Carole ma belle soeur et sa copine sont postée pour la circulation ... Carole m'encourage, elle est à fond, d'ailleurs le soir elle n'aura presque plus de voix ...
17ème km, les choses sérieuses commencent réellement maintenant avec le retour dans le centre historique de Bourges. La rue Samson nous accueille avec ses pavés et sa pente, heureusement nous n'allons pas jusqu'au bout. Nous tournons sur la droite le temps de récupérer un peu avant la rue des juifs, terrible, toujours avec une belle pente et des pavés.
Les gens sont massés en haut de la rue et nous encouragent fort, la rue Bourbonnoux en descente nous permet de récupérer. Nous empruntons les trottoirs au maximum pour soulager les pieds et les chevilles ... les pavés sont parfois traîtres.
Nous doublons une concurrente qui s'encourage à voix haute et qui à notre passage nous annonce qu'elle aussi a droit de "mater des culs" ... sans commentaires ...
Arrivés sur la place Gordaine et nous passons sous l'arche Patapain et nous entrons dans la rue Mirebeau toujours en descente, nous filons à presque 13 km/h.
Puis c'est le fameux passage casse-cou et ses petites marches inégales montées 2 par 2, au 18ème km et où nous doublons une concurrente dans les escaliers avant de ressortir.
Nous arrivons dans le final du circuit, direction la rue moyenne puis la rue des arènes pour atteindre les contrebas du palais Jacques Cœur. Pour cette édition, pas de montée d'escaliers entre le palais et le théâtre, ni de passage dans l'enclos des Jacobins avec ses escaliers également.
Pour cette édition, nous entrons dans le palais Jacques Coeur par un escalier sur son flanc, puis après traversé un couloir presque dans le noir et pas très haut de plafond, nous débouchons dans la cour du palais.
Nous remontons par la rue Emile Zola vers la Poste, puis passons devant le Rez de Chaussée, un bon petit restaurant. Au 19ème km, rue de la grande Armée, un bénévole nous donne les dernières indications : une petite montée, puis le passage Georges Sand avant de prendre le chemin des remparts. Nous y rattrapons 2 coureurs de US Berry que nous lâcherons après les escaliers avant de déboucher sur la cathédrale.
Arnaud me demande si on accélèrerait pas un peu pour la fin du parcours, je lui dis que ça va être chaud, mais j'essaye tout de même de le suivre en contournant la cathédrale.
Derrière la cathédrale, je suis accueilli par ma famille et mes amis avec très bruyants encouragements, ça me booste ... la fin est proche, les derniers escaliers arrivent pour entrer dans les jardins de l'archevêché où j'aperçois un badiste devant moi, on le dépose sur place avec Arnaud et progressivement on accélère pour franchir la ligne d'arrivée ensemble.
Arnaud me dit de regarder le chrono, nous allons passer la ligne en moins de 2 heures, satisfaits de notre gestion de course. On nous offre un t-shirt finisher spécial pour la Jacques Coeur.
Le temps de faire quelques photos, nous nous dirigeons vers le ravitaillement final, qui est magnifique avec énormément de fruits frais.
Nous nous retrouvons tous pour échanger nos premières impressions. Tout le monde a atteint sont objectif.
Je demande à ma femme comment s'est passée sa course. Elle termine l'Avaricum 521ème sur 905 en 48:38 : je suis impressionné, elle a bluffé tout le monde avec seulement 2 sorties avant la course.
Pour l'anecdote encore, le classement n'est pas terrible mais ce n'était pas le but, je termine 276ème sur 346 en 1:59:18 soit une moyenne de 9,98 km/h (un poil déçu, 10 tout rond ça aurait été plus joli).
Physiquement, ça s'est plutôt bien passé, pas de nouvelles douleurs, j'ai pas eu l'impression de tout donner, l'allure choisie nous a permis de gérer la course sans trop de problèmes.
Pendant tout l'épreuve, je n'aurais q'une seule musique dans la tête, Amir "
J'ai cherché".
Superbe organisation avec beaucoup de bénévoles super sympa, à Bourges, un parcours pour la Jacques coeur avec une 1ère partie cool et une 2ème partie plus difficile entre centre-ville : que demander de plus sur ce Trail pour ne pas avoir le sourire tout au long du parcours !!! Vivement la prochaine édition.