24ème Foulées de Bourges

C'est sans motivation que ce matin je me suis levé pour participer à ma 4ème édition des foulées de Bourges. Pas de motivation, le résultat sans doute d'une petit "déprime" post marathon, à tel point que la veille j'ai complètement zappé d'aller retirer mon dossard. Et lorsque je m'en suis aperçu, il était un peu tard ...

Du coup obligé de se lever tôt pour aller retirer le dossard et un maillot pour seul lot d'accueil.

Au petit matin, seuls les inscrits du semi étaient présents place Séraucourt et heureusement pour passer le temps avant le départ, j'ai croisé pas mal de monde.

J'ai papoté avec Franck, le président de mon club l'ASAB et rencontré Didier qui devait servir de lièvre pour des potes à lui sur une base de 5:40. Je me suis même fait un nouvel ami Facebook avec Laurent qui voulait essayer Facebook direct avec sa gopro en wifi. Pas concluant a priori pour cette fois ci.

Et puis surtout, j'ai enfin rencontré Marie et ses baskets roses. Après plusieurs rendez-vous loupés sur des courses communes, cette fois ci a été la bonne. On a échangé un peu et je me suis éclipsé le temps de faire une photo de groupe avec mes camarades de l'ASAB inscrits sur le semi, le tout sur les marches de la façade de l'ancienne maison de la culture.

J'ai ensuite retrouvé Arnaud mon compagnon de galère sur le marathon de Tours et nous avons discuté du changement d'organisateur, à priori d'après les habitués on voit la différence.

Pour cette édition, le nouveau parcours est plus difficile avec une succession de cotes et de descentes.

L'objectif de cette course, à laquelle je me suis forcé à m'inscrire, était de reprendre le chemin des courses 1 mois après être devenu marathonien. Pas facile car la motivation pour aller courir s'est complètement envolée.

Après en avoir discuté avec Arnaud, je décide de courir le semi en moins de 2h.

L'heure du départ approche et tout le monde se place dans le sas juste derrière l'arche de départ. j'en profite pour faire un selfie avec Marie et j'ai juste le temps de poster un petit tweet quand le starter lance la course.

Nous nous élançons et je reste avec Arnaud derrière Marie, nous tournons sur la droite au château d'eau pour descendre vers le stade Alfred Depège et la rue Jean Bouin, la première nouveauté du parcours cette année. On remonte vers la rue Viel Castel avant de rattraper la rampe Marceau pour descendre vers la trouée verte. 

Petit à petit nous lâchons Marie qui est partie sur son allure marathon et nous de notre côté, nous cherchons notre rythme. 6:10 pour le 1er km, 5:40 pour le 2ème km, 5:58 pour le 3ème, l'attaque de la montée du boulevard, interminable, de l'industrie nous refroidit rapidement.

Juste avant la bascule, un bénévole se lamente. Il guidait une voiture pour la faire traverser mais elle n'a pas choisi la bonne voie et s'est retrouvée capot contre capot avec une voiture venant en sens inverse. Je lui lache en rigolant :"Raaahhh, manque de lucidité, déjà ...".

C'est le sourire au lèvres que nous basculons sur le boulevard du Maréchal Foch pour descendre vers le quartier Lahitolle et le 4ème km avalé en 5:40. Encore une nouveauté du parcours, une virée  autour du carré des créateurs et le long de l'ancienne salle d'armes avant de reprendre la montée du boulevard Lahitolle vers le rond point Malus.

Et juste avant la première descente de la rue Nicolas Leblanc, on est rejoint par le 5 km au rond point Malus. La différence de vitesse entre les 2 distances rend les dépassements difficiles surtout pour la personne du semi qui se fait bousculer par une autre du 5 km ... un bulldozer ça ne s'excuse pas !!! On en sourit avec Arnaud et les autres coureurs, si bien que j'en oublie mon ravitaillement.

Arrivés en bas, une nouvelle difficulté fait son apparition avec la montée de la rue Samson, un petit air de Bourges Urban Trail avec ses pavés. Autant dire que ça casse bien, et lorsque l'on débouche le long des jardins de l'archevêché, on arrive sur un faux plat montant, qui se poursuit sur la droite. C'est le 7ème km, je me force à manger une pâte de fruits, on achève la première boucle et j'avoue que je ne suis pas au mieux.

Pas de sorties régulières depuis le marathon et surtout les sorties culinaires entre amis depuis 2 jours n'arrangent pas les choses. Je peine, heureusement que mentalement je gère ... Après un marathon, je vais pas me faire embêter par un p'tit semi.

2ème passage rue Jean Bouin, la colline séparant la rue en contrebas de la place Séraucourt ressemble à un crâne rasé. Cette semaine les arbres malades ont été abattus, pour préparer la construction de la future maison de la culture.

Nous avons accéléré avec Arnaud et le 8ème km est un des plus rapide à 5:25, je sens que je n'ai pas les jambes pour aller plus vite voire tenir l'allure. Nous redescendons la rampe Marceau et entrons sur la trouée verte. Je m'accroche à Arnaud mais je fais de plus en plus le yo-yo.

Juste avant de franchir l'épingle à la sortie de la trouée verte, Arnaud me demande comment je suis. Je lui dis bof, je me sens pas au mieux, pas motivé, pas dans le rythme. Je sens bien qu'il a des fourmis dans les jambes, on passe l'épingle, il me dit qu'il va accélérer si ça me derange pas. Moi grand seigneur, je lui répond d'y aller mais maintenant ... mais il restera encore un peu moi, le temps de monter la côte du boulevard de l'industrie. En haut de la côte, il me lâche et je me concentre sur mon rythme.

Dans la remontée du boulevard de l'industrie, aux alentours du 10ème km, que je passe en 56m30,  je croise Laurine en voiture qui m'encourage, j'en ai besoin car j'aperçois devant moi Arnaud qui s'envole au loin.

Je limite la casse sur le 11ème km et sur le 12ème km je retrouve une bonne allure aux alentours des 5:25 du km. J'en profite pour absorber un gel à l'ombre de la salle d'armes. La deuxième montée de la rue Samson fait son effet casse-pattes mais je tiens bon.

Dans la descente vers la rampe Marceau, juste avant le rond point de la préfecture, je vois Tonton Serge qui m'encourage, sur le rond point le coach du club, Georges, qui me glisse quelques mots  et après le rond point, j'entends des "Allez Merluche, allez Christophe !!!", Sonia, Jean-Loup et Cédric étaient postés de chaque côté de la route. 

Super sympa, les encouragements, ça rebooste pour la dernière boucle en attaquant le 15ème km !!!

3ème passage dans la trouée verte, j'essaye d'accrocher une concurrente de l'ACB mais rapidement je me rends compte qu'elle n'est pas régulière dans son rythme et je vais la laisser filer.

La dernière remontée du boulevard de l'industrie est une horreur, longue interminable, c'est le 17ème km ... je ralentis, j'ai l'impression d'être une voiture chargée à bloc sur l'autoroute grimpant un col sur la voie de droite réservée aux véhicules lents. Je décélère à vue d'œil, la vitesse tombe en dessous des 10 km/h. Je pioche, mais je m'accroche, j'aperçois au loin un maillot de l'ASAB et j'en fait ma cible lorsque l'on bascule vers la salle d'armes.

Je rattrape un ASABien un peu mal en point, Patrick, après la salle d'armes, je l'encourage et puis un 2ème ASABien, Philippe, rue Nicolas Leblanc au 20ème km. Je l'invite à me suivre et à finir avec moi, mais je vais plus vite il ne peut pas suivre. Je suis mieux, j'ai décidé d'accélérer et comme par magie les jambes sont là.

Dans la dernière montée de la rue Samson, je rattrape un petit groupe de coureurs dont l'ACBéiste que je suivais pendant le début de la 3ème boucle.

J'accélère encore, je sens que je peux le faire et je doublerais mes petits camarades dans la dernière montée de la rue des Hemerettes avant de redescendre vers la ligne d'arrivée. Un maillot au lieu m'avait tapé dans l'oeil celui des 10&20 km de Tours. Je me suis mis dans la tête de le dépasser avant le passage de la ligne d'arrivée. 

Je termine en 1h58m43s soit 248ème sur 319, soit moins de 2 heures contrat rempli même si j'ai quelques regrets. Arnaud de son côté, accroche une belle 180ème place en 1h49m23s.

Plus de 50 Asabiens participaient aux différentes courses (5, 10 et 21,1 km), et le club a remporté le trophée du club le mieux représenté, youpi !!!

Musique dans la tête, Michel Delpech "Le Loir et Cher".

Pour terminer ce nouveau long compte rendu (je suis toujours aussi bavard), je viens d'atteindre les 75% de mon objectif 2016 (1500 km), soit 1140 km, plus que 360 km à parcourir.