samedi 7 juillet 2018

4ème Bourges Urban Trail

Pour cette 4ème édition du Bourges Urban Trail (BUT), je m'étais inscrit sur l'Avaricum, le 9 km, avec nouveau parcours sans Halle au blé, ni montée à Avaricum, moins de dénivelés, moins de rues pavées, remplacées par une section de la rocade verte pour passer autour du palais de sports du Prado.

Je suis en forme, enfin une forme toute relative, 1 an après mes soucis de ménisque je cours régulièrement, mais je n'ai pas récupéré ma forme de 2015 et surtout j'ai accumulé 4/5 kilos que je n'arrive pas à perdre.

Le BUT est une course sympa dans le sens où je joue à domicile, les rues, je les connais, l'horaire est sympa (fin de soirée) et il y a du monde dans les rues.

Il fait chaud, très chaud, 34°, les organisateurs ont installé des brumisateurs de fortune (jets d'eau) et un ravitaillement supplémentaire.

15h : je suis allé chercher mon dossard et les goodies de la course (tshirt et mignonette de sirop Monin) avant de vite retourner à la maison pour regarder le match de l'équipe de France de Football.
J'en ai profité pour récupérer le dossard de Cédric, avec qui je cours régulièrement.

19h : j'arrive sur le village départ rempli de monde et je cherche mon ami Cédric, que je trouve à l'ombre sous les arbres. Par précaution, j'ai pris une flasque souple que je garderai pour courir.
On blablate un peu sur la course, la météo, les gens qu'on a aperçu dans la foule.
J'aperçois une cousine, Laurine, qui n'était pas inscrite mais qui court avec le dossard d'une collègue qui n'est plus dispo pour la course.

Il fait chaud, très chaud, même sous les arbres on dégouline à attendre l'heure du départ, un autre copain Johanny nous rejoint, on fait une photo de groupe, les jambes trépignent, je le sens.
20h : on se dirige tranquillement vers le sas de départ près de l'arche. La Jacques Coeur (19km) est partie. Le départ de l'Avaricum est décomposé en 2 groupes, un premier départ pour les plus rapides (en moins de 50 min) et un second pour les moins rapides.

Nous sommes dans le premier groupe, sur la scène à côté, une petite troupe essaye d'e lancer un échauffement style Zumba, vu la température, ça bouge pas des masses. J'aperçois plein de têtes connues autour de moi, serrage de main et clins d'oeil complices, je sens monter l'excitation du départ.

Je déclenche ma montre, qui passe mode pause automatique, le speaker prend la main pour annoncer quelque chose, on nous demande de nous agenouiller, on s'exécute et on se relève en levant les bras en l'air. Il fait chaud, très chaud, on est serrés les uns contre les autres, les minutes les secondes qui nous séparent du départ, sont longues, très longues et puis c'est la délivrance, les premiers s'élancent, on piétine 2 secondes et c'est le rush le long des barrières.

1er km, la première partie de course est très roulante, ça descend et je me fais happer par le rythme des coureurs devant moi, j'aperçois Didier devant moi et je me prends à vouloir le suivre. Très vite je me rend compte que ça va être difficile, un petit détail entre nous nous séparent : la foulée. Mes petites pattes peinent à suivre, je suis à 4:37 du km, je suis un fou (plus de 12 km/h) mais mes jambes ont envie.
Crédit Nissan Bourges Urban Trail
2ème km, on débouche sur le grand parking où est habituellement installé le grand chapiteau du W pour le printemps de Bourges. Je m'entête à vouloir suivre les coureurs devant, j'ai lâché Cédric et Johanny depuis un moment. Le parcours emprunte la rocade verte et on se dirige vers le palais de sports du Prado où jouent les filles du CJMB au basket. L'allure est toujours aussi rapide à 4:53 du km.

3ème km, on fait le tour du Prado, l'air est sec et plein de poussière à cause des travaux juste à côté.  J'espère de boire régulièrement de petites gorgées. Je commence petit à petit à me dire que je ne pourrais pas tenir ce rythme tout du long : un éclair de lucidité ?

Une petit pause s'offre à moi, lorsque l'on doit bifurquer pour prendre un petit passage, c'est le bouchon on marche on trépigne, certaines et certaines essayent de passer rapidement en passant en force: ça agace !!!

Le rythme a bien baissé, la faute à la pause et lorsque l'on remonte vers l'hôtel dieu, mon allure n'est palus que de 5:46 du km.

4ème km, Le parcours de la course est maintenant revenu sur l'ancien tracé, on remonte la rue pavée du cours Berthier et là Laurine me dépasse et m'encourage, je suis déjà cramé et dans la gestion de mon effort.

J'essaye de calmer le jeu et reprendre un peu de souffle car il reste encore pas mal de difficultés. Je la laisse filer petit à petit, l'envie d'accrocher n'est plus là.

On emprunte pas mal de secteurs pavés pour se diriger vers le centre commercial Avaricum, je me refais une petite santé et limite la casse avant d'entrer dans les jardins des prés fichaux. L'allure se maintient à 5:30 du km.
5ème km, la traversée des jardins des prés fichaux est difficile, on respire mal, la poussière soulevée par les coureurs assèche la gorge, le nez, et heureusement que j'ai ma gourde pour humidifier ma bouche.

Le premier ravito est là, j'attrape un gobelet d'eau que je jette sur ma nuque pour humidifier mon dos.

La sortie des jardins annonce la montée avec le centre nautique, le rythme baisse, surtout lorsqu'il faut emprunter l'escalier pour descendre vers l'entrée du centre nautique.

Je suis en terrain connu mais le souffle et les jambes ne répondent pas comme je le souhaiterais. Je regrette d'être parti comme un dahu. Lorsque nous débouchons dans la rue Marx Dormoy, mon allure est descendue à 5:41 du km.

6ème km, c'est le passage dans les marais, mon terrain de jeu favori et finalement un des deux segments où je serais le moins bien. Après avoir franchi le petit pont du moulin de la voiselle,  où un petit jet d'eau nous arrose, nous longeons le cours d'eau sur un terrain difficile pour les chevilles avant de repasser sur un pont débouchant sur le second ravito.

Je ne m'arrête pas, je commence à penser à la rue des juifs.

7ème km, est-ce le fait que je sache que ma femme doit être là pour m'encourager, mais inconsciemment alors que je remonte la rue Samson, j'accélère petit à petit sur les pavés.

On tourne dans la rue Montcenoux, ce qui casse bien le rythme avant d'entamer la fameuse rue des juifs où beaucoup de gens sont massés de chaque côté pour encourager.

J'accélère encore, je vois ma femme, qui m'encourage, ça me booste et lorsque je redescends dans la rue Bourbonnoux, j'ai l'impression de m'être surpassé. Je profite de la descente pour boire, relâcher et enrouler pour pouvoir attaquer la prochaine difficulté, je suis à 5:30 du km pas si mal.

8ème km, c'est le passage casse-cou, on arrive lancés dans la rue Mirebeau et il faut monter des escaliers dans un passage sombre. Les marches ne sont pas de hauteur uniforme et ça bouchonne car beaucoup marchent et ne courent plus. Je suis obligé de marcher.

On longe le musée Estève, le secteur est pavé, j'aperçois Ludivine la fille de Cédric qui prend des photos, j'essaye de sourire, je suis dans le dur mais il ne reste qu'un seul km.

On descend la rue moyenne, puis on tourne dans la rue des arènes où on longe le palais de justice et on découvre l'arrière du Palais Jacques Coeur où nous allons passer.

Quelques marches pour passer la porte et rentrer dans un corridor sombre qui débouche sur la cour du  palais. Le rythme est complètement tombé, j'ai du mal à relancer dans la rue Jacques Coeur.

On tourne dans la rue Emile Zola, que l'on remonte, je suis à côté d'un coureur de l'ASAB, on échange quelques mots du genre, il fait chaud, je le dépasse un peu, je l'entends cracher mais il se loupe car le crachat atterri sur ma nuque, je fulmine intérieurement mais je mets ça sur le compte du manque de lucidité. 5:56 du km mon pire segment. 

9ème km, on descend la rue de la monnaie où un autre tuyau d'arrosage nous fait un bien fou, le secteur est encore pavé et ça n'arrête pas de tourner. On remonte la rue de l'Hotel Lallemant avant de prendre le passage Georges Sand qui nous permet de passer sur la promenade des remparts.

J'ai l'impression d'être à l'agonie, je tape du pied, je n'avance plus. On débouche ensuite dans la rue des 3 maillets sur le côté de la Cathédrale que l'on contourne avant d'entrer dans les jardins de l'archevêché. J'essaye de tout lâcher et d'accélérer progressivement et tout donner dans la dernière ligne droite.

Lorsque j'aperçois le chrono, j'entends ma femme qui m'encourage encore et surtout je vois les chiffres qui défilent : 49:45, 46, 47, 48, 50, 51, 53, 53, 54, 55, 56, 57, 58 !!! De longues secondes pendant lesquelles je lutte pour ne dépasser la barre des 50 minutes. 

Au final pour l'anecdote, je termine 259ème sur 971 en 49:48, soit 10,8 km/h
Crédit Nissan Bourges Urban Trail
Difficile de récupérer après avoir franchi la ligne, la chaleur est toujours là. Je me rends compte que je n'ai pas arrêté mon chrono plus de 5 min après avoir la passé la ligne. Le partage sur Strava s'en ressentira, car le temps et l'allure retenue sont la totalité de la séance : 1h12 et 7:56 de moyenne ... oups ...

Conclusion : ne pas déclencher sa montre à l'avance même si elle gère les pauses et l'arrêter après avoir passé la ligne d'arrivée.

Mise à part cette petite contrariété, je suis content, même si avec le recul, je me dis que je n'aurais jamais du suivre l'allure des coureurs devant moi pendant les 2 premiers km. Mais bon tant pis, la satisfaction est ailleurs, je cours de nouveau et j'espère encore pour longtemps !!!